Publié le 12 mars 2024

La survie des bélugas du Saint-Laurent ne se joue plus seulement sur la pollution, mais dans le silence : le bruit des navires est devenu la menace la plus insidieuse, rendant les mères sourdes aux appels de leurs petits.

  • Le vacarme maritime masque les communications vitales, provoquant la séparation des mères et des veaux et menant à une crise de mortalité infantile.
  • Des règles strictes, comme la fermeture de la baie Sainte-Marguerite, créent des « refuges sonores » essentiels, mais ne couvrent qu’une fraction de leur habitat.

Recommandation : Comprendre que chaque sortie en bateau, chaque choix d’excursion, a un impact acoustique direct est la première étape pour passer du statut de spectateur à celui d’acteur de leur protection.

Le béluga du Saint-Laurent, ce fantôme blanc qui hante les eaux sombres de l’estuaire, est bien plus qu’un emblème touristique du Québec. Il est le baromètre de la santé d’un écosystème unique et fragile. Depuis des décennies, son déclin alarme la communauté scientifique et les citoyens. On a longtemps pointé du doigt un coupable évident : la pollution industrielle des décennies passées, responsable de cancers et d’affaiblissements du système immunitaire. Si cette menace historique a diminué, un danger plus sournois, presque invisible, a pris le relais et pousse aujourd’hui la population au bord de l’effondrement.

Cette menace, c’est le bruit. Un vacarme incessant généré par le trafic maritime qui a transformé l’univers aquatique du béluga en un brouillard sonore permanent. La véritable tragédie n’est pas seulement le risque de collision, mais une catastrophe acoustique qui se joue à chaque instant. Mais si la véritable clé de leur survie n’était pas seulement de nettoyer l’eau, mais de restaurer le silence ? Et si nos propres actions, même celles motivées par la curiosité et l’émerveillement, contribuaient involontairement à ce drame ?

Cet article plonge au cœur de cette urgence silencieuse. Nous allons décrypter comment le bruit empêche une mère de nourrir son petit, pourquoi un béluga qui s’approche d’un bateau n’est pas un signe de curiosité mais de détresse, et quels outils, légaux comme individuels, nous possédons pour tenter d’inverser la tendance. Il est temps de comprendre que pour sauver les bélugas, il faut d’abord apprendre à les écouter, ou plutôt, à respecter leur besoin vital de s’entendre.

Pour saisir l’ampleur des défis et des solutions, cet article aborde les facettes critiques de la survie des bélugas. Le sommaire ci-dessous vous guidera à travers les enjeux, des menaces acoustiques aux mesures de protection concrètes.

Pourquoi le trafic maritime empêche-t-il les mères bélugas de communiquer avec leurs petits ?

L’univers du béluga est un monde de sons. Ces cétacés utilisent un répertoire complexe de clics, de sifflements et de cris pour naviguer, chasser et, surtout, maintenir la cohésion sociale. Le lien le plus vital est celui qui unit une mère à son veau. C’est par des appels constants que la mère guide, protège et allaite son petit. Or, le bruit incessant du trafic maritime vient briser cette connexion fondamentale. Le phénomène porte un nom : le masquage acoustique. Les moteurs des navires, qu’il s’agisse de traversiers, de cargos ou de bateaux de plaisance, émettent des sons à basse fréquence qui se superposent et étouffent littéralement les communications des bélugas.

Comme l’explique l’expert Clément Chion, chercheur à l’Université du Québec en Outaouais :

Il y a notamment le masquage, un navire passe et émet du bruit dans une gamme de fréquences qui sont les fréquences utilisées par les bélugas, ils ne pourront plus communiquer entre eux, ils vont avoir de la difficulté à se comprendre.

– Clément Chion, Radio-Canada

L’impact est dramatique. Des études ont montré que le bruit diminue des deux tiers l’espace acoustique du béluga dans un secteur aussi achalandé que Tadoussac. Pour une mère et son veau, cela signifie qu’ils doivent être beaucoup plus proches pour s’entendre, augmentant le risque de séparation dans les courants. Une étude de 2021 a d’ailleurs révélé que les femelles et leurs veaux sont exposés de manière disproportionnée au bruit maritime dans le fjord du Saguenay. Séparé de sa mère, un veau est condamné. Ce n’est pas une simple nuisance, c’est une menace directe à la survie de chaque nouvelle naissance.

Baie Sainte-Marguerite : quelles sont les règles d’exclusion pour les bateaux ?

Face à la menace mortelle du bruit, la création de « refuges sonores » est devenue une priorité absolue. La baie Sainte-Marguerite, au cœur du parc national du Fjord-du-Saguenay, est l’un de ces sanctuaires. Cette baie est reconnue comme une pouponnière essentielle pour les bélugas ; les femelles s’y rassemblent avec leurs veaux pour se reposer, socialiser et allaiter, loin des forts courants de l’estuaire. Pour protéger cette fonction vitale, des mesures de protection draconiennes ont été mises en place.

La règle principale est une interdiction totale de la navigation. Du 21 juin au 21 septembre, période critique pour les nouveau-nés, aucune embarcation, motorisée ou non (incluant les kayaks et planches à pagaie), n’est autorisée à pénétrer dans la baie. Cette mesure vise à garantir un environnement acoustique le plus calme possible pour que les communications entre mères et petits ne soient pas perturbées. Cette zone d’exclusion est l’une des mesures les plus strictes au sein du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, comme le détaille le tableau suivant basé sur les réglementations de Parcs Canada.

Le tableau ci-dessous, inspiré des données de Parcs Canada, l’organisme responsable de la gestion du parc marin, compare les différentes mesures de protection en place.

Comparaison des zones de protection dans le parc marin
Zone Type de protection Période Restrictions
Baie Sainte-Marguerite Exclusion totale temporaire 21 juin – 21 sept. Aucune embarcation autorisée
Zone de ralentissement Limitation de vitesse Mai – Octobre 15 nœuds (28 km/h) maximum
Distance bélugas Distance minimale Toute l’année 400 mètres minimum

Ces règles ne sont pas arbitraires. Elles sont le fruit de décennies de recherche démontrant que le dérangement, même involontaire, a des conséquences graves. La fermeture de la baie Sainte-Marguerite est un exemple concret d’une action forte pour donner un répit à une population au bord du gouffre, en protégeant son maillon le plus faible : les nouveau-nés.

Gris ou blanc : comment reconnaître un jeune béluga d’un adulte reproducteur ?

L’image iconique du béluga est celle d’une baleine d’un blanc immaculé. Pourtant, cette couleur n’est acquise qu’à la maturité. Observer la couleur d’un béluga est en réalité une fenêtre sur la structure d’âge de la population et sur sa crise démographique actuelle. Un béluga nouveau-né est brun ou gris très foncé. En grandissant, il passe par une phase de plusieurs années où sa peau est d’un gris bleuté, ce qui lui vaut le surnom de « bleuvet ». Ce n’est qu’entre 10 et 15 ans qu’il atteint sa pleine blancheur et sa maturité sexuelle.

Trois bélugas de différents âges montrant l'évolution de la couleur de peau du brun au blanc

Cette progression de couleur est cruciale pour les scientifiques qui étudient la population. Un groupe de bélugas majoritairement blancs est un signe de vieillissement, tandis qu’une abondance de « bleuvets » et de veaux foncés indiquerait une bonne dynamique de reproduction. Malheureusement, la situation actuelle est alarmante. La population, estimée à environ 1 850 individus selon Pêches et Océans Canada en 2022, souffre d’un déficit tragique de jeunes. Le ton urgent de Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM, lors d’un symposium en 2023, en dit long :

Il nous manque des femelles, il nous manque des veaux qui auraient grandi, qui auraient atteint la maturité. C’est ma hantise de voir si, dans les cinq ou dix prochaines années, on pourrait voir un vrai déclin de la population.

– Robert Michaud, Radio-Canada – Symposium béluga 2023

Voir un veau gris foncé ou un jeune « bleuvet » est donc un événement précieux, un signe d’espoir pour l’avenir. Chaque jeune qui survit et atteint la blancheur d’adulte est une petite victoire contre l’extinction. La démographie critique de la population signifie que la protection de chaque veau et de sa mère est la priorité absolue pour éviter un effondrement irréversible.

L’erreur de s’arrêter pour observer un béluga « curieux » qui s’approche du bateau

C’est un scénario vécu par de nombreux plaisanciers : un béluga, parfois un jeune, s’approche de l’embarcation, semblant curieux et joueur. L’instinct est de couper le moteur pour ne pas le blesser et de profiter de ce moment magique. C’est une erreur grave. Ce comportement, souvent mal interprété, est en réalité un signe de détresse ou une tentative désespérée de trouver un refuge acoustique. En arrêtant le bateau, on modifie brusquement son environnement sonore et on devient un obstacle imprévisible.

La réglementation du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est formelle : il est interdit de s’arrêter en présence de bélugas. Il faut maintenir une distance minimale de 400 mètres et, si un animal s’approche, s’éloigner lentement et de manière prévisible, sans jamais couper le moteur. Des recherches menées par le GREMM, notamment à l’aide de drones, ont montré que certains bélugas pourraient s’approcher des bateaux pour utiliser leur coque comme un « écran sonore » contre un bruit ambiant encore plus fort, comme celui d’un cargo au loin. Le silence soudain d’un moteur qui s’arrête peut les surprendre et les désorienter encore plus.

Le non-respect de ces règles de navigation constitue une perturbation qui stresse les animaux, les force à dépenser une énergie précieuse et, dans le cas des mères et des veaux, peut contribuer à leur séparation. La responsabilité de l’observateur est immense, et connaître la bonne procédure est un devoir.

Plan d’action : que faire si un béluga est à proximité ?

  1. Ne jamais s’arrêter : Maintenir un mouvement constant et prévisible pour ne pas surprendre l’animal.
  2. Garder ses distances : Respecter la distance minimale de 400 mètres en tout temps, quel que soit le type d’embarcation.
  3. S’éloigner calmement : Réduire sa vitesse entre 5 et 10 nœuds (9-18 km/h) et s’éloigner en ligne droite jusqu’à ce que l’animal ne soit plus visible.
  4. Ne pas couper le moteur : Un arrêt brusque du bruit est une source de stress. Un son constant est plus prévisible pour l’animal.
  5. Éviter les manœuvres soudaines : Tout changement de cap ou accélération brusque est un facteur de stress majeur et peut provoquer des réactions de panique.

Adoption symbolique : comment votre don aide-t-il concrètement la recherche sur les carcasses ?

Chaque carcasse de béluga retrouvée sur les rives du Saint-Laurent est une source d’information inestimable. C’est une triste archive biologique qui permet aux scientifiques de comprendre les causes de mortalité, l’état de santé de la population, son régime alimentaire et son exposition aux contaminants. Le programme de récupération et de nécropsie (autopsie animale) est donc un pilier de la recherche et de la stratégie de conservation. Cependant, ces opérations sont complexes et coûteuses.

C’est ici que les programmes d’adoption symbolique, comme celui mené par le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), jouent un rôle crucial. Un don ne sert pas à « acheter » un béluga, mais à financer directement les efforts de recherche. Concrètement, votre contribution peut aider à payer :

  • Les coûts logistiques pour récupérer une carcasse, parfois dans des zones très reculées.
  • Les analyses en laboratoire pour identifier les contaminants, les agents pathogènes ou les signes de malnutrition.
  • Le salaire des vétérinaires et biologistes qui réalisent les nécropsies.
  • Le suivi par photo-identification des bélugas vivants, qui permet de connaître leur histoire et d’identifier les individus retrouvés morts.

L’étude des carcasses est fondamentale pour suivre l’évolution des menaces. Par exemple, selon les données du GREMM, sur les 14 carcasses retrouvées en 2015, une majorité étaient des femelles et des nouveau-nés, confirmant la crise de mortalité qui frappe les plus vulnérables. Ces données ont permis d’orienter les efforts de protection vers les pouponnières. En soutenant ce programme, chaque donateur devient un maillon essentiel de la chaîne de savoir qui vise à donner un avenir à cette population emblématique du Québec.

Menacée ou vulnérable : quelle est la différence juridique selon la loi québécoise (LEMV) ?

La survie du béluga du Saint-Laurent est aussi une bataille juridique qui se joue à travers des acronymes et des statuts. La population est protégée par deux lois distinctes : la Loi sur les espèces en péril (LEP) au niveau fédéral canadien, et la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) au niveau provincial québécois. Les statuts attribués par ces deux paliers ne sont pas les mêmes, et la différence est loin d’être anodine.

Au Québec, la LEMV définit une espèce « menacée » comme une espèce dont la disparition est appréhendée, tandis qu’une espèce « vulnérable » est une espèce dont la survie est précaire même si sa disparition n’est pas imminente. Le béluga est désigné « menacé » au Québec depuis 2000. Au fédéral, la LEP utilise une autre échelle : le béluga est classé « en voie de disparition » depuis 2014, un statut encore plus grave. Ce statut est le plus élevé avant l’extinction de l’espèce du pays.

Cette distinction a des conséquences très concrètes, notamment en matière de développement industriel. Le statut « menacé » en vertu de la loi québécoise déclenche des obligations légales plus strictes pour tout projet qui pourrait affecter l’espèce ou son habitat. Le tableau suivant, basé sur les informations du gouvernement du Québec, résume ces protections juridiques.

Statuts de protection fédéral vs provincial du béluga
Juridiction Loi Statut actuel Date de désignation Implications
Fédéral (Canada) Loi sur les espèces en péril (LEP) En voie de disparition 2014 (révisé) Réglementation du trafic maritime et des pêches
Provincial (Québec) Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (LEMV) Menacée 2000 Gestion du territoire, projets industriels côtiers

L’étude de cas du projet GNL Québec (Énergie Saguenay) en est un parfait exemple. En 2020, le GREMM et d’autres organisations environnementales se sont appuyés sur le statut « menacé » du béluga pour exiger des évaluations environnementales plus rigoureuses, arguant que l’augmentation du trafic de méthaniers dans le Saguenay aurait un impact acoustique dévastateur. Cette pression a contribué à l’abandon du projet. La bataille juridique est donc un levier puissant pour la conservation.

Zodiac ou grand navire : quelle embarcation choisir si vous avez le mal de mer ?

La question de l’embarcation pour l’observation des baleines dans le Saint-Laurent est souvent posée sous l’angle du confort. Les grands navires sont plus stables et provoquent moins le mal de mer, tandis que les zodiacs offrent une expérience plus « proche » de l’eau. Cependant, dans le contexte de l’urgence de la situation du béluga, la question devrait être reformulée : quelle est l’option la plus respectueuse pour les animaux ? Les deux types d’embarcations motorisées génèrent du bruit et contribuent au problème de masquage acoustique.

Face à ce dilemme, une troisième option s’impose comme la plus éthique et souvent la plus sereine : l’observation terrestre. Le long des côtes de la Haute-Côte-Nord et du Fjord-du-Saguenay, plusieurs sites aménagés permettent d’observer les bélugas et autres mammifères marins depuis la rive, sans générer le moindre bruit ni dérangement. Pour une personne sensible au mal de mer, c’est la solution idéale, alliant confort et respect absolu de la faune.

Point de vue panoramique du Cap de Bon-Désir avec observateurs terrestres regardant des bélugas

Ces sites offrent des points de vue spectaculaires sur l’estuaire, où les eaux profondes se rapprochent de la côte. Armé de jumelles, on peut y passer des heures à observer les troupeaux de bélugas se déplacer, socialiser et s’alimenter dans leur environnement naturel. C’est une expérience contemplative et authentique. Voici quelques-uns des meilleurs sites d’observation terrestre :

  • Centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir : un lieu réputé pour sa proximité avec les eaux profondes.
  • Pointe-Noire (Baie-Sainte-Catherine) : offre une vue imprenable sur l’embouchure du Fjord du Saguenay.
  • Halte du Béluga (parc national du Fjord-du-Saguenay) : un belvédère qui surplombe la baie Sainte-Marguerite (observation à distance durant la fermeture).
  • Pointe de L’Islet (Tadoussac) : accessible à pied, ce promontoire rocheux est un poste d’observation privilégié.

À retenir

  • La principale menace actuelle pour les bélugas est le masquage acoustique par le bruit des bateaux, qui empêche la communication entre les mères et les veaux.
  • Le respect des règles strictes, comme la distance de 400 mètres et la fermeture de la baie Sainte-Marguerite, est non négociable pour leur survie.
  • L’observation terrestre est l’alternative la plus éthique et respectueuse, éliminant totalement le dérangement et l’impact sonore.

Pourquoi la rencontre de l’eau douce et salée crée-t-elle un garde-manger mondial ?

La survie des bélugas du Saint-Laurent est intimement liée à un phénomène océanographique exceptionnel qui se produit à la tête du chenal Laurentien, près de l’embouchure du Fjord du Saguenay. C’est ici que les eaux froides et salées de l’Atlantique, remontant des profondeurs, entrent en collision avec les eaux plus douces et plus chaudes du fleuve Saint-Laurent et du Saguenay. Ce choc thermique et salin crée un mouvement de remontée des eaux (un « upwelling ») qui fait remonter à la surface des nutriments et du zooplancton, notamment du krill.

Ce processus transforme la région en un gigantesque garde-manger estuarien. Cette abondance de nourriture attire une chaîne alimentaire complète, des petits poissons comme le capelan et le lançon, jusqu’aux grands cétacés, incluant les rorquals et, bien sûr, les bélugas. Cet habitat est si riche qu’il est essentiel non seulement pour la population résidente de bélugas, mais aussi pour de nombreuses espèces migratrices. C’est le cœur battant de l’écosystème marin du Saint-Laurent.

Protéger les bélugas, c’est donc avant tout protéger ce garde-manger unique. Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent a été créé dans ce but. Récemment, une avancée majeure a été annoncée : l’agrandissement de sa superficie, qui sera presque quadruplée pour mieux englober l’habitat critique du béluga. Cependant, comme le nuance Émilien Pelletier, spécialiste en écotoxicologie marine, cette mesure, bien que positive, n’est pas une panacée. Il souligne que même après cet agrandissement, une grande partie des lieux d’alimentation et de mise bas des bélugas restera hors des limites protégées du parc.

La citation d’Émilien Pelletier met en perspective l’enjeu :

Le parc marin ne couvre même pas 40 % de l’habitat du béluga. Une grande partie de ses lieux d’alimentation et de mise bas ne sont pas dans le parc.

– Émilien Pelletier, Radio-Canada

La vigilance doit donc rester constante, et la protection doit s’étendre au-delà des frontières officielles. La survie des bélugas dépend de notre capacité à préserver l’intégrité de tout leur habitat, ce garde-manger exceptionnel façonné par la rencontre des eaux.

La disparition des bélugas du Saint-Laurent n’est pas une fatalité. Elle dépend de nos choix collectifs et individuels. S’informer, respecter la réglementation, privilégier des modes d’observation responsables et soutenir la recherche sont des actions concrètes à la portée de tous. Il est urgent d’agir pour que le chant des bélugas ne s’éteigne pas à jamais dans le brouillard sonore que nous avons créé.

Rédigé par Marc-André Lemieux, Biologiste de la faune certifié et spécialiste des grands mammifères nord-américains avec 18 ans d'expérience terrain au Québec. Titulaire d'une maîtrise en gestion de la faune, il collabore régulièrement avec les parcs nationaux pour le suivi des populations d'ours et d'orignaux.